Marie Cochard , fondatrice de Druidéesse

Passionnée par les sagesses ancestrales, Marie Cochard partage sa vision d'un Éco Art de Vivre à travers son magazine Druidéesse.

Druidéesse invite à s'éveiller au féminin sauvage et à connecter avec la nature et les saisons.
Marie Cochard était l'invitée du talk #13 au concept store Atelier Nubio vendredi 13 septembre 2019 de 18:00 à 19:00.

Comment t'est venue l'idée de 'Druidéesse'?

'Éco-journaliste, passionnée par les traditions millénaires, j'ai été initiée à l'herboristerie par une ethnobotaniste merveilleuse, Myriam Reffay, spécialisée dans les plantes du Moyen-âge, ainsi qu'à la sylvothérapie (bains de forêts) et à la gemmothérapie (remèdes élaborés à partir de bourgeons) par une famille de « cueilleurs sensibles ». Consciente que la sylve, les plantes, les minéraux et les animaux partagent leurs savoirs ancestraux et nous emmènent toujours à la rencontre de nous-même, convaincue qu'une vie en harmonie avec la nature éveille notre potentiel intuitif et créatif, j'ai eu envie, avec mon amoureux 'photographiste', Olivier, de créer un bel objet de découvertes, de beauté et de reconnection profonde à notre Nature Sauvage.

C'est un mélange d'envie de partager des savoirs oubliés, de naïveté et de folie douce qui nous a mené jusqu'ici !

Quel a été le déclic pour créer ton magazine ?

Nous venions de passer une dizaine de jours au Québec. Nous volions au dessus de l'Atlantique quand le mot « Druidesse » s'est présenté à moi. Mon cher et tendre, d'une grande sensibilité, a laissé parler sa créativité, en proposant d'accoler au Druide, la « déesse ». Druidéesse est ainsi né de l'alchimie de nos deux visions, réconciliant les polarités masculines et féminines. En ce qui concerne les trois rubriques (remèdes, rituels, recettes) qui composent notre Mook, je me rappelle très précisément du moment où elles me sont apparues. Je me tenais debout, dans la cuisine, je buvais une infusion de plantes de ma composition et c'est comme si elles m'avaient soufflé ces trois mots à l'oreille. Je me souviens avoir pris un petit temps de remerciement pour cette « guidance », ce merveilleux présent.

Comment s'est fait ton apprentissage au féminin sauvage ?

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été très attiré par le monde végétal. Toute petite déjà, j'élaborais au fin fond du jardin, mes propres élixirs et onguents. Mon grand-père qui possédait quelques hectares de bois, m'emmenait souvent avec lui. Nos glanages suivaient le rythme des saisons, nous allions aux jonquilles, au muguet, aux champignons... Et puis, il y avait cette grosse pierre druidique, en forme d'autel, qu'il affectionnait tant. Je me dois aussi d'évoquer ma grand-mère et sa pratique quotidienne des arts divinatoires. J'étais fascinée par ses objets consacrés : ses lames de tarot, ses oracles, son pendule...'

J'ai un peu oublié tout cela...pour un moment. Olivier et moi avons mis au monde notre premier enfant, Merlin, et trois ans et demi plus tard, notre deuxième bébé, Myrtille, est arrivé. La sage-femme ou Femme-Sage qui nous accompagnait, Marie-Aimé, nous répétait « Les femmes accouchent depuis la nuit des temps, faites-vous confiance et tout se passera bien ! ». Je me souviens avoir convoqué ma « Femme sauvage » pour donner la vie, naturellement et l'avoir incarné pleinement. Nos enfants nous invitent encore aujourd'hui à vivre chaque jour encore un peu plus intensément l'instant présent, à éprouver la joie, à admirer et à honorer tous les règnes, animal, végétal et minéral et tellement d'autres choses... Je réalise aujourd'hui que ce sont eux, qui m'ont guidée vers ce que je considère être les trois portes d'entrée de la spiritualité (La nourriture locale, saisonnière, biologique, la médecine végétale, les rituels saisonniers et les festivités joyeuses). Et puis, il y a eu ma rencontre avec les arbres-maîtres, les plantes-médecines, les chants de guérison, les énergies du reïki et les cercles de femmes (appelées Tentes Rouges). La médecine de la parole et de l'écoute bienveillante, pratiquée lors de ces Cercles de tradition amérindienne est pour moi une clef pour se connecter à une autre facette de notre Être.

Quels sont les messages (de sagesse) que tu souhaite partager aux lectrices ?

« Écoute le vent, il chante, écoute le silence, il parle, écoute ton cœur, il sait... »

Proverbe amérindien

A quel moment se révèle ta beauté sauvage ?

Pour moi, la « beauté sauvage » se révèle dans l'authenticité, dans ces moments où nous nous sentons suffisamment sécurisés et en confiance pour dévoiler notre fragilité, notre vulnérabilité, pour nous montrer telles que nous sommes, avec nos ombres et nos ors. Plus « concrètement », en ce qui concerne l'alimentation, elle est pour moi nourriture physique et spirituelle. Je tiens à honorer les ingrédients qui la composent, à prendre le temps de les préparer avec conscience et amour. Quant aux « soins » cosmétiques, je n'applique sur ma peau que des élixirs floraux que je prépare moi-même, comme mon élixir d'hélichryse ou mon baume au petit grain bigarade. J'aime également beaucoup le soin visage « sérum d'étoile à l'Edelweiss » de la marque Plantes et potions, créée par Gabrielle et William, producteurs de plantes médicinales installés dans les Vosges.

Quel est ton projet le plus enthousiasmant du moment ?

Mon projet le plus enthousiasment du moment est d'imaginer un prolongement du notre magazine sous la forme de retraites, à l'occasion des deux équinoxes annuelles. J'aimerais, en effet, emmener des femmes à la rencontre du peuple des arbres, de l'eau, du feu et de la terre, dans un lieu qui m'est très cher.

Quelles femmes t'inspirent ?

J'éprouve un immense respect pour tant de femmes ! Les femmes avant-gardistes, les femmes intuitives, les femmes-louves, les Gardiennes de la Terre et du Vivant... Je pense notamment à la Sainte Patronne des naturopathes, Hildegarde de Bingen, abbesse, guérisseuse et visionnaire allemande, maîtresse dans l'art de guérir avec les plantes, du XIIe siècle et dont les remèdes continuent d'inspirer notre pharmacopée. Le deuxième visage (beaucoup plus contemporain) qui me vient à l'esprit est celui de Pia Klemp, cette autre jeune femme allemande de 39 ans, ancienne capitaine du navire Sea Watch 3, qui risque jusqu'à 20 ans de prison pour avoir sauvé la vie de migrants, au péril de la sienne. J'ai, de fait, une pensée pour toutes les femmes, ô combien inspirantes, qui nous ont précédées, celles qui osent aller à 'contre-courant' aujourd'hui plus que jamais et les femmes Mères-veilleuses de demain.

Où sont tes racines ?

Si je suis née en Normandie, mes racines semblent suffisamment aériennes pour s'étendre des bancs de sable de la Gironde aux plaines canadiennes, en passant par les tourbières écossaises... Amoureuse des traditions celtiques autant que des savoirs ancestraux d'Amérique du Nord, je vais là où le vent me porte, guidée par mon intuition. «Qui m'aime me suive disait le vent...» - dixit Sylvain Tesson.

Comment te ressources-tu quand tu sens que cela va trop vite ou que ça sonne faux ?

Dans l’eau ! Avec un prénom qui signifie « goutte de mer » en hébreu, et un signe astrologique en poisson, j’éprouve une grande connexion avec cet élément, qui m’allège, me ressource, me régénère. Océan, lac, rivière, pluie d'orage, quelque soit sa forme, l'eau m'apporte calme et apaisement du corps, de l'âme et de l'esprit.

Rêves-tu d'expatriation ou de nomadisme ?

Je ne rêve ni d'expatriation, ni de nomadisme, la rencontre avec l'Autre est pour moi, un voyage en soi. Nul besoin de faire des kilomètres pour se sentir « ailleurs ». Humer le parfum des immortelles des dunes ou de la résine des pins suffit à me faire vivre un rêve éveillé.

Qu'est-ce qui te fait rire ?

Mes enfants, mon amoureux, mes parents, ma petite sœur et son chéri, nous tous ensemble, réunis, autour d'un plat de pâtes au basilic et d'une bouteille de chianti ! Un repas qui n'en finit pas, des rires, des parfums, de la joie, une ambiance joyeuse, festive, qui rappelle l'Italie !

Qu'est-ce qui te fait le plus envie sur le eshop Atelier Nubio ?

La lait doré, le lait d'amandes - ma petite douceur, On veut...une peau pétale de rose, On veut...un rituel détente, l’oeuf de yoni rhodonite, le bain fleuri, la gourde avec quartz rose, et bien sûr les produits On The Wild side (l'huile de soin, la crème de jour et l'huile démaquillante)

Retrouvez Marie sur sa page instagram Druidéesse et lors du talk #13 au concept store Atelier Nubio vendredi 13 septembre de 18:00 à 19:00.