Camille Param-Devi, Kundalini teacher

Camille Param Devi vit et enseigne le yoga Kundalini. Lumineuse, puissante & drôle (le rire fait partie de la pratique !), chaque pratique avec Camille est une manifestation transformative.

C'est grâce à Camille Param Devi que Claire, co-fondatrice d'Atelier Nubio a approfondi sa pratique du yoga Kundalini et l'a adopté au quotidien. Le yoga Kundalini associe les mantras (chants), les méditations, les pranayama (exercices de respiration), les kryia (exercices physiques), la visualisation et bien d'autres outils puissants pour renforcer le corps et le mental. Le yoga kundalini est un yoga ancien qui préparait les guerriers gurmukhi au combat - il est précieux pour nous aguerrir et nous guider nos vies de superwomen !

Camille était l'invitée de notre atelier de yoga kundalini 'Faire peau neuve' lors de la 'conscious week'.

Où sont tes racines ?

Mon père est breton, du Finistère : la fin de la terre… Après c’est l’Océan, les autres continents, le reste du monde et je me sens naturellement bien partout. J'ai le sentiment d'appartenir à chaque voyage, à chaque territoire, à chaque culture. Peut-être cette terre de marins m’a-t-elle donné des racines et des ailes. Mais j'ai dans mon coeur un port d'attache, un lieu dans lequel je reviens toujours depuis mes premiers jours, c'est Guéthary sur la côte basque. La famille de ma mère y a posé ses valises il y a 50 ans et j'ai là-bas des amis qui m'ont vu traversé les différentes périodes de ma vie. Et puis les montagnes qui y bordent l'océan me donnent un sentiment de force, de courage et de stabilité : c'est sûrement le pouvoir des racines.


Qu'est-ce qui te fait vibrer ?

Les voyages, les chemins de traverse, la nature et ses couleurs, les rencontres, les surprises, l'imprévu, la musique, les instruments, le chant, le son, les mots, les livres, la création, la vie. Je suis d'une nature très enthousiaste, je vibre vite et fort.


Tu vis à Paris, qu'aimes-tu / détestes-tu dans cette ville ?

J'aime Paris parce qu'elle est belle. J'aime l'esthétisme de ses monuments, de ses immeubles, de ses rues, de la Seine qui la traverse, des lumières qui brillent par endroit et des coins sombres qui n'en sont pas. J'aime ses quartiers chics comme ses quartiers populaires. J'aime le parfum de son histoire, de sa culture, de son avant garde comme de ses retards ou de ses manquements. Mais ce qui lui fait défaut c'est le vert, la nature, l'horizon et en certaines saison, la lumière. Si Paris pouvait flirter davantage avec tout ça, je ne la quitterais peut-être jamais. Mais aujourd'hui j'aime partir respirer tous les mois pour mieux la retrouver à chaque fois.


Où aimes-tu traîner à Paris ?

Étrangement si j’aime partir loin et souvent, quand je suis à Paris je reste fidèle à mon quartier. J'habite au carreau du Temple et je traîne essentiellement en bas de chez moi. C'est la rue de Bretagne, de Turenne, Dupetit-Thouars, les cafés « healthy », « trendy » ou « tradi »; je vais là où mon humeur me guide. Quand il fait beau, j'aime lire sur un banc dans le petit parc du carreau du Temple. Il n'est pas majestueux, mais il est là, avec quelques arbres et une pelouse, avec son plan d'eau, ses enfants, sa musique parfois, et tôt le matin ses pratiquants de Tai-chi.


Quelles sont tes nourritures physiques et spirituelles préférées ?

La nourriture physique est mon péché mignon, alors j'ai une petite règle: chez moi pas de viande, pas de poisson, pas d'oeufs, pas de lait de vache, pas de gluten - peut-être pas un bon plan d’y venir dîner! Cela peut sembler drastique mais c'est vraiment une discipline qui me permet de garder un bon niveau d’énergie. Par contre, quand je sors, resto ou amis, je ne m'interdis rien. Dans ces moments là, la nourriture n'est plus seulement physique elle est aussi sociale, c'est un partage qui va plus loin que l'énergie dont l'organisme a besoin et je mange alors avec une immense jouissance tout ce qui est offert !

Pour la nourriture spirituelle c'est évidemment beaucoup de lectures, de pratiques et d'enseignements auprès des maîtres qui m’inspirent. Je reviens d’un Yatra de 15 jours dans l'Himalaya avec Yogi Amandeep, c'était une expérience très forte. Mais au-delà de ça, se nourrir spirituellement c'est pour moi simplement vivre chaque instant en faisant du mieux que je peux, avec amour, avec joie, avec gentillesse, avec compassion. En abordant les expériences de cette manière, on se rapproche de la conscience. Je crois qu'il n'y a pas de plus grande spiritualité.


Comment te resources-tu quand tu sens que cela va trop vite ou que ça sonne faux ?

Je médite tous les jours, donc quand ça va trop vite ou que ça sonne faux, j'en prends rapidement conscience. Ce qui est une chance car c'est peut-être la partie la moins évidente quand on se laisse dépasser. Après il s'agit de faire les ajustements nécessaires, de redonner de l’équilibre. Parfois cela se fait assez vite (la prise de conscience ayant permis de relâcher ce qui doit être relâcher) parfois c'est plus long car je résiste. Dans ce cas, je manifeste d’abord de la compréhension et de la compassion pour moi-même. Puis je deviens plus rationnelle et prends les mesures nécessaires: jour off, copines - la puissance de la sororité est redoutable, famille - ma soeur est d'ailleurs ma plus grande arme, expos, danse, guitare, lectures, films, écriture, etc.


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Raconte-nous ta rencontre avec le yoga kundalini.

Il y a 10 ans je suis partie vivre à Los Angeles en suivant un amoureux qui faisait du cinéma. En arrivant là-bas j'ai réalisé que j'étais au pays du jus vert, du Yoga et de la vague New-Age qui m’avait tant fascinée. Ma première pratique a été le Hatha mais pour très peu de temps car la prof du YMCA partait vivre à Bali. Désespoir pour Hollywood qui respirait avec elle ! Chance pour moi qui ai du me rabattre sur LE centre historique de yoga de Los Angeles: le Golden Bridge. À un bloc de chez moi, je m'y suis rendue faussement par hasard. En arrivant dans cette salle baignée de lumière, j'ai vu sur une estrade une prof ronde avec des lunettes, Coluche en femme, un turban sur la tête et une grande foule bigarrée assise en tailleur sur des peaux de moutons. Rien ne ressemblait au yoga que j'avais connu à Paris mais je me suis tout de suite sentie bien. Je me suis assise au fond et Tej (je le saurai plus tard, c'est elle qui a traduit les enseignements de Yogi Bhajan) a demandé qui était là pour la première fois. J'ai levée la main et elle m'a dit que j'avais bien fait de venir aujourd'hui, que c'était mon chemin. J'ai eu envie de rire, je me suis dit que cette ville avait définitivement le sens de la mise en scène et puis la pratique a commencé…. Je suis revenue tous les jours.

C'est toujours délicat de mettre en mots ce genre d’expérience. J’ai eu à ce moment là le sentiment d’avoir toujours pratiqué le Kundalini, je connaissais les mantras sans les connaître, les sensations éprouvées par les mouvements sans les avoir jamais pratiqués et les enseignements que j'ai découvert au gré des lectures me révélaient tout ce que je savais déjà mais que je n'avais encore jamais nommé. Cette rencontre a simplement éclairée ce que je suis.


Quel a été le déclic pour te lancer comme teacher ?

Mes parents étaient profs, je m'étais toujours promis de ne jamais le devenir ! Pourtant, à Los Angeles, j'ai très vite eu envie de faire le Teacher Training: j'avais envie d'en savoir plus. Mais, je dois alors rentrer précipitamment à Paris. À ce moment là - il y a dix ans, ça n'est pas évident de trouver un cours. J'ai alors pensé pour la deuxième fois à me former : je voulais être indépendante dans ma pratique. Mais finalement, au hasard d'une rencontre, je rejoins un cours hebdomadaire. Je le suis régulièrement pendant plusieurs années. À nouveau je m’interroge sur la formation mais mes résistances me font tout lâcher. Même si je n'ai pas fait le lien tout de suite, avec le recul je me suis rendue compte qu'au même moment ma vie s'est effondrée. J'ai visité mes coins sombres jusqu'à ne plus en avoir la force.

Et à nouveau, faussement par hasard, une fille rencontrée dans un bar me propose d'aller méditer avec elle. Je me suis retrouvée dans un cours de Kundalini Yoga. En sortant de ce cours je savais, bien au-delà de ce que le mental pouvait me dire, que je voulais m'engager avec cette pratique. Et je savais que c'était maintenant. Deux semaines plus tard j'étais à Fontainebleau, à l’école Ik Saran Dhian pour le premier niveau de formation de l’enseignant. J'ai tout de suite commencé à donner des cours à mes amies, puis aux amis d'amis. Quand j'ai eu mon diplôme j'ai eu envie d'aller dans un studio pour donner une classe. C'était un challenge, et cela m'excitait de le relever. Le cours a marché, on en a ouvert un deuxième puis un troisième. Puis d'autres studios m'ont appelée. Je me suis retrouvée très vite avec des cours tous les jours. Je n'ai pas vraiment eu l'impression de l'avoir un jour décidé mais j'ai été surprise de prendre autant de plaisir à le faire. Alors j'ai continué…


Comment t'es-tu formée au kundalini (et continues-tu à te former) ?

Je me suis formée de manière très protocolaire, en suivant les niveaux de formation proposés par l'organisation internationale des enseignements de Yogi Bhajan 3HO. Il y a dans ce parcours un premier niveau qui permet d'enseigner, puis une série de deuxièmes niveaux dans laquelle nous approfondissons les bases et les concepts précédemment exposés. Cela peut prendre plusieurs années, je suis toujours en cours de formation. Parallèlement, je suis d’autres trainings qui ne sont pas nécessairement dans le cursus évoqué. Non pas par dissidence mais simplement pour suivre mon intuition qui me mène toujours au bon endroit. Il y a des sujets qui m'appellent et des maîtres qui les maitrisent, je vais donc les voir. C'est une chose qui me plait beaucoup dans le fait d’enseigner : apprendre. De manière très concrète j'ai pris l'habitude de m’accorder au minimum un training par an.


En quoi le kundalini aide-t-il à renforcer là où on a des faiblesses ?

Le Kundalini Yoga est l'enseignement de la conscience. La pratique nous aide à être dans l'instant présent. La première étape pour guérir, pour se transformer et faire l'expérience de tout son potentiel, c'est d'être avec ce qui est. Mais si je vous demande d'être dans l'instant présent, cela n’est pas évident… Si je vous demande alors de tendre les bras à 60° degré pendant 31 minutes en faisant vibrer un mantra, soudainement vous allez être vraiment dans l'instant présent ! L'intérêt n'est pas tant de maîtriser la posture que de faire l'expérience de la présence à soi-même. En gardant les bras tendus pour 31 minutes - c’est un exemple bien sûr, je me donne l'opportunité d'accueillir ce qui est avec son lot de résistances et d'inconforts (que l'on peut éventuellement appeler une faiblesse).

La plupart du temps, nous n'accueillons pas ce qui nous confronte, nous le fuyons même. Cet oubli de notre nature globale peut nous conduire à n'être que notre fantasme. Autrement dit, si par idéalisme spirituel nous rejetons l’ombre, nous perdons la lumière. Or c'est bien dans l'ombre que réside la libération de nos peurs. En choisissant de garder les bras tendus, en restant dans l'instant présent, la résistance se dissout, la peur s'évanouit, l'Amour grandit. Le Kundalini Yoga est une pratique tantrique, « une course folle sur le fil du rasoir » comme le souligne Daniel Odier, « une quête où l’on ne cherche pas à s'abstraire du tissu humain mais au contraire à le laisser émerger comme conscience de l'étendu. » Quand on intègre ce mécanisme, chaque challenge devient l'opportunité de grandir.

Quels éléments de ta vie quotidienne ont été métamorphosé par la pratique ?

La pratique m'a permis de me discipliner, ce qui était à priori très difficile pour moi. J'ai longtemps fui la discipline comme j'ai fuit la responsabilité de devenir une adulte. Mais en l’expérimentant, j'ai réalisé qu'elle est le premier pas vers l'engagement avec soi, la ritournelle inconditionnelle à toute création, la première marche vers le bonheur.

Comme je le disais plus haut, je me suis imposée une alimentation qui puisse me donner toute l'énergie dont j'ai besoin (pas de produits animaliers, pas de lait de vache et pas de gluten). J'ai aussi modifié légèrement ma garde robe, en intégrant plus de couleurs et de vêtements blancs ou beige. Cela me permet de déployer davantage mon énergie. Je me suis familiarisée avec la pratique de l’Ishnan: douche froide le matin. Cela nettoie les organes et maintient la composition sanguine jeune et saine, équilibre le système glandulaire et me permet de garder une peau rayonnante, lisse et douce.

J'ai intégré une pratique quotidienne au réveil essentiellement méditative: un nettoyage vitale pour l'inconscient, une douche du mental nécessaire pour être capable d’entendre et dire sa Vérité. En intégrant ces simples outils yogiques dans mon quotidien, je me suis vue accomplir des choses dont je ne me croyais pas capable. Je me suis vue grandir et m'épanouir. De toute évidence, la métamorphose n'est pas tant la répétition des ces petits gestes quotidiens que dans l'expérience de Soi qu'ils procurent. Et si j'ai eu du mal à lâcher l'insouciance de mon enfance, j’ai été surprise de découvrir la jouissance d'être adulte. Un adulte est simplement un enfant qui offre à ses rêves la discipline nécessaire pour les réaliser.

Comment t'inspires-tu pour chaque workshop (qui sont chacun très différents !) ?

90% de l'Univers est fait de matière noire que nous sommes bien en peine d'appréhender humainement et de saisir scientifiquement. Pourtant nous savons que sans cette matière noire, le monde tangible tel que nous le connaissons ne tiendrait pas debout, voir n'existerait pas. Ce que nous comprenons donc c’est qu'il y a un lien entre le monde visible et le monde invisible; entre le Soi fini et le Soi infini. Et c'est ce lien que nous tissons avec la pratique du yoga et de la méditation. Le mot Yoga se traduit par « le joug », « l’union ». Pour moi, le yoga est la technologie (un ensemble cohérent de savoirs et de pratiques techniques) qui permet d'expérimenter la relation entre ces deux mondes, l'éther et la matière. Et si en apparence ces deux mondes ont des lois bien différentes, il n'en demeure pas moins que dans les deux cas, il s’agisse d’énergie. Tout n'est que vibration, même le plus petit des atomes est une vibration, soit une information qui circule.

Si je peux décoder les informations qui circulent, et à mon tour émettre une information claire, je ne suis plus seulement l'objet de cette création mais j'en deviens aussi le sujet. En établissant une relation avec ce monde invisible qui sous-tend et soutient toute création, je me libère de ce qui bloque mes possibilités de donner forme à mes rêves, à mes désirs; je fais l’expérience de ma nature divine. Il existe des savoirs et des pratiques qui permettent de comprendre davantage comment se structure l'énergie et comment elle circule. Je me suis donc intéressée à l'astrologie, à la kabbale ou la numérologie tantrique par exemple, pour être plus à même d'accueillir l'énergie du moment et proposer des outils qui puissent la servir au mieux. En ce sens, j'ai organisé mes classes sur le mouvement des lunes, montantes et descendantes, et de la place qu'elles prennent dans le cadran astrologique au moment de la pratique. Comment évoluent aussi les autres planètes. Je prends soin, en préparant un workshop, d'intégrer la saison dans laquelle nous sommes, l'énergie du mois, de la semaine dans laquelle nous nous trouvons. D'une manière générale, j'utilise les outils qui me permettent de capter la vibration de l'instant présent pour ouvrir une discussion et proposer alors les kriyas et méditations les plus adaptés sur ce sujet. Bien sûr, bien avant et bien au-delà de ces pistes mentales, je suis présente à moi, à l'écoute, pour accueillir de manière intuitive les directions à prendre. En ce sens, la méditation quotidienne me permet d'être très réceptive à tout cela et de pouvoir simplement laisser couler ce qui est.


Quel est ton projet le plus en enthousiasmant du moment ?

Les deux dernières années sont allées très vite, j'ai donné énormément d'énergie pour développer mes cours, retraites et consultations de Kundalini Yoga, j'aimerais maintenant trouver l’équilibre. C’est mon projet le plus enthousiasmant du moment : construire mon équilibre! En 2020 , j'aimerais continuer de donner des cours mais avec un planning un peu plus allégé. En février je serai au Costa Rica pour donner une retraite mère/filles cela me réjouit énormément, j'y donnerai aussi mon premier Workshop en anglais ! D’autres retraites sont au programme : dans le sud-ouest pour célébrer les changement de saisons, en Sardaigne et Maroc pour prendre soin de soi. Cette année je souhaite en plus faire du bénévolat et donner de mon temps au enfants de l'orphelinat béninois dont s'occupe l'association Atoké (Insta : @association_atoké) chère à mon coeur. En ce sens, je vais continuer à me former, et notamment avec un training « Kundalini for Kidz »! J'aimerais aussi m'octroyer un espace plus créatif pour faire de la musique et écrire. J’ai un projet et une collaboration naissante à ce sujet que j’ai hâte de faire grandir. Enfin et surtout, j'aimerais prendre du temps pour ne rien faire !


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