Marianna Szeib, fondatrice de Face to Face

Qu'est-ce que signifie entreprendre pour Marianna, fondatrice de Face to Face ? Quel est son parcours ? Quel a été le déclic ? Un interview qui donne envie de se lancer.

Marianna Szeib est la fondatrice de Face to Face. Elle a une vision bien à elle de la mode - authentique, engagée et raffinée. Sa vision ? Devenir porte-parole des marques pour les aider à accélerer leur croissance avec une idée en tête : remettre le face à face, la rencontre au goût du jour, au coeur de la vente.

C'est avec cette idée qu'est née Face to Face, boutique de mode éphémère réunissant créateurs et clients pour des ventes en toute intimité, dans de jolis lieux sélectionnés avec un soin infini par Marianna. En amont de notre talk du 29 novembre 2018 durant lequel nous recevrons Marianna et Magali, rencontre avec celle qui bouscule les codes de la relation client-créateurs.

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Quel a été le déclic pour la création de Face to Face ?

Lors de mes 6 années passées en marketing développement dans les grands groupes comme L’Oréal et LVMH j’ai pu me confronter à des agences de tendances et de communication et comprendre quelles stratégies étaient derrière les lancements, comment communiquer et distribuer les produits et savoir créer l’identité d’une marque autour de ses valeurs, son histoire, ses codes esthétiques… Au fil du temps, j’ai ressenti au fond de moi que créer était bien, mais créer pour une cause était encore mieux. Mes valeurs ne correspondaient plus à celles de ces entreprises ni à leur système de travail.

En parallèle, j’ai pu donner des conseils à quelques amis qui lançaient leurs marques aussi bien de vêtements, que de maroquinerie ou encore de bijoux. Ils les montaient avec beaucoup de créativité pour proposer de nouveaux produits en petites séries avec une approche personnalisée et souvent engagée.

Je voyais donc des jeunes créateurs qui donnaient tout dans l’invention de leurs produits, dans la création de leurs marques, mais qui n’avaient pas forcément leur place dans le retail classique à cause des marges trop importantes. J’ai alors cherché à les aider avec mes compétences.

J’ai organisé la première Pop Up Gallery Face to Face en décembre 2015 en créant d’abord une association pour promouvoir une alternative à la fast fashion et offrir une nouvelle expérience d’achat : une rencontre entre créateur et client en face à face dans un cadre surprenant. Une expérience beaucoup plus gratifiante que l’échange sur Instagram par exemple. Nous avons eu 600 visiteurs et 18 marques exposantes lors d’un weekend sans aucun investissement de communication. Le retour au bureau après ce weekend si riche en émotions a été très difficile car l’aventure humaine incroyable avec Face to Face et tous les liens que j’ai pu tisser avec les créateurs m’ont beaucoup marqués… Ma décision de partir et poursuivre le destin d’entrepreneur s’est donc présenté comme une évidence, je l’ai annoncé au bureau quelques semaines plus tard.

Quel est ton engagement en tant qu’entrepreneur ? En tant que femme ?

Avec Face to Face j’ai d’abord eu pour but de donner un visage humain à la mode et à la création. La clé est de montrer que derrière chaque création, chaque produit, il y a un être humain. Connaître son histoire donne du sens aux produits qu’on achète. Ainsi, l’objet prend une valeur émotionnelle très importante.

En parallèle, je suis très intuitive, je marche au coup de cœur et en étant enceinte je ressens encore plus l’intuition féminine et la force qui en découle. Nous avons aujourd‘hui près de 200 créateurs dans le réseau Face to Face que j’ai sélectionné via des rencontres en tête à tête. Il s’avère que 90% de ces créateurs sont des femmes, 100% de ces femmes ont lancé leur marque après une reconversion professionnelle. Les soutenir et les encourager dans la création est devenue mon véritable engagement. Nous n’avons plus besoin d’être mère ou épouse pour exister en tant que femme dans la société, et nous pouvons choisir de quelle manière nous souhaitons nous épanouir. J’ai compris à quel point la création était inscrite dans notre identité féminine et devenait souvent un passage obligatoire pour s’accomplir.

Où as-tu grandi ? Quel souvenir d’enfance chéris-tu ?

J’ai grandi en Pologne, entourée de femmes… Ma Mère vient d’une famille de trois sœurs, moi-même j’ai deux sœurs jumelles 10 ans plus âgées que moi. Nous avons développé un lien de confiance et de soutien très fort, qui continue à se développer malgré la distance. Mon plus grand souvenir d’enfance est quand on observait notre mère toutes les trois et son rituel de beauté du matin, comment elle se maquillait méticuleusement, elle choisissait ses accessoires, ses chaussures, après son départ on arrivait dans sa chambre pour se déguiser et se sentir grandes. Elle a injecté en nous cette sensibilité esthétique et une certaine confiance en nous, elle chuchotait souvent dans nos oreilles comme un mantra : « soyez indépendantes, vous pouvez faire tous ce que vous voulez, il suffit de se donner les moyens ». Avec le recul j’ai compris qu’elle nous a donné cette assurance, chacune de nous trois s’accompli dans sa vie professionnelle aujourd’hui avec son indépendance financière, alors que ma Mère était femme au foyer.

Tu habites à Paris. Qu’est ce que tu aimes à Paris ? Qu’est-ce que tu détestes ?

Paris est une ville que j’aime autant que je déteste… Elle ne laisse pas indifférente. Elle m’a donné une vocation professionnelle, un mari que j’aime infiniment et une source d’inspiration inépuisable pour mon projet entrepreneurial avec son énergie bouillonnante. En parallèle, elle m’oppresse par ses rues bruyantes, ses passants stressés, son rythme déchainé qui tourne beaucoup autour du travail. Depuis que je suis à Paris je suis en lutte permanente dans ma recherche d’équilibre. J’adore ses jardins secrets comme celui du musée Rodin, ou musée Gustave Moreau ou les vignes de Montmartre. Ses endroits poussiéreux ou lieux oubliés comme le Passage des Panoramas ou Vivienne, ou la librairie Shakespeare and Co dans le Vème arrondissement. Mais j’aime encore plus fuir cette ville, retrouver des amis à la campagne, faire la cueillette à la ferme de Gally, rentrer en Pologne et être plus proche de la nature. Pour ne jamais oublier de s’émerveiller de chose simples…

Quelle nourriture te fait du bien ?

Légumes sous toutes les formes : crus, cuits, écrasés sous forme de jus, lacto-fermentés comme Kimchi ou choucroute « kapusta kiszona » un délice polonais. J’adore aussi les fruits, bien mûrs qui ont vu du soleil dans le Miam Ô Fruits de France Guillain dès le matin ! Je suis aussi une très grande fan des fruits de mer et des algues, j’aime ces notes iodés qu’on peut retrouver aussi dans un bon vin minéral, de Bourgogne de préférence.

Comment soignes-tu ton corps, ton mental ?

Je pratique du yoga depuis 6 ans et depuis que je suis enceinte j’ai commencé à faire du yoga Kundalini, qui me fait un bien fou. Cela travaille le mental, fait dépasser les limites et injecte dans le système sanguin une bonne dose d’endorphines, une petite drogue que l’on sait sécréter nous-mêmes… Alors pourquoi s’en empêcher ? Mon autre « feel good » thérapie est la marche nordique dans le bois, avant je courrais beaucoup mais j’ai commencé à apprécier un rythme moins soutenu pour entièrement profiter du paysage et être entièrement ici et maintenant. La vraie source d’énergie vitale pour moi est le temps passé avec ma famille en Pologne. C’est mon socle, ma base, ma sécurité, c’est la d’où vient mon équilibre dans la vie.

Sélectionnes-tu les marques de Face to Face grâce à ton instinct ? Quelle est ta charte Face to Face ?

Je pars toujours de la personne, je rencontre 100 % des créateurs avant de les inviter à la collaboration. Je cherche l’authenticité, une histoire autour de leur vie. La plupart reviennent à un rêve d’enfance, à quelque chose transmis par leurs parents ou grands‐parents ou à la région dont ils sont originaires. De ça, découlent les autres valeurs comme la transparence, la qualité du produit. J’ai besoin de m’assurer que ce que je vais proposer aux clients est un objet que je pourrais moi‐même avoir.

La notion de prix juste est essentielle aussi, nos produits ne sont pas les moins chers, mais la notion d’accessibilité est importante. Si un produit dépasse 100/150 euros, on a besoin de savoir pourquoi : le temps passé, des pièces uniques, un savoir-faire particulier ?

Que signifie « holistique » pour toi et pour Face to Face ?

Holistique pour moi et mon projet signifie faire les choses de façon entière. Pour être cette personne entière, je suis en accord avec mes valeurs que j’injecte au quotidien dans ma vie et dans mon entreprise. « Be the energy you want to attract » est mon mantra au quotidien. Pour moi, l’épanouissement personnel est le fondement d’une société seine. C’est pourquoi avec Face to Face je veux donner un cadre propice pour le développement des créateurs et les soutenir dans leur épanouissement. Du côté client, je ressens que de plus en plus de gens étant passés au bio, au circuit court pour leur alimentation, s’intéressent aussi à comment on s’habille, comment on décore son appartement. C’est une philosophie de vie et une consommation à l’échelle humaine, on ne consomme plus de façon aveugle.

Quelle est ta sélection de produits Atelier Nubio ?

Mon jus préféré est L’Alcalin, je trouve que les notes herbales comme le romarin parfument le jus et offre un mélange surprenant. J’adore Okayu, le porrige japonais justement pour ces notes iodées et la délicatesse en goût. J’ai un vrai coup de cœur pour la cuisine japonaise ! Je suis aussi très fidèle à la marque Alaena, que j’ai découvert dans l’atelier Nubio, elle fait désoramis parti de la sélection Face to Face également.


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