Cycle menstruel perturbé : comment mieux le comprendre pour bien réagir ?

Cycles longs, cycles courts, aménorrhée soudaine… Ces perturbations de notre cycle menstruel peuvent arriver au cours de notre vie. Comment les expliquer sur le plan hormonal mais aussi émotionnel - puisque les deux sont corrélés -, afin de mieux vivre ces mouvements parfois… fluctuants.

Ces derniers temps, entre la crise sanitaire stressante et notre quotidien pressé, nous sommes nombreuses à observer que notre cycle est perturbé. Pour certaines, les règles se sont subitement arrêtées pendant le confinement, pour reprendre de plus belles, avec parfois un flux inhabituel. A l’inverse, d’autres témoignent d’un cycle plus court qu’avant ou de spottings qui arrivent sans prévenir de façon anarchique. A partir de quand faut-il s’en inquiéter ?

Nous nous sommes plongées dans la lecture de l’ouvrage « Habiter son utérus », de Maud Renard (@la_oniora), paru en septembre 2021 chez Tana éditions.

Le premier enseignement de cette spécialiste de la gynécologie naturelle et émotionnelle est rassurant : « Seulement 13 % des personnes menstruées ont un cycle de 28 jours. On considère d’ailleurs que la durée d’un cycle équilibré se situe entre 23 et 35 jours. »

Alors quand peut-on parler de cycle perturbé ? Seulement si, d’un cycle à l’autre, il y a plus de sept jours de différence. D’où l’intérêt d’observer nos lunes attentivement sur une période d’au moins trois mois avant d’en faire un problème.


La norme ? Quelle norme ?


Le seul mot « règles » nous induit en erreur. En effet, ce terme du latin « Régula » (règle, équerre, loi) donne l’impression d’un tempo régulier, immuable, qui régirait d’autorité notre vie de femme de la puberté à la ménopause. C’est pourquoi il peut être préférable de parler de menstrues et de menstruations (« périodes d’un mois ») ou de lunes.

« Il n’y a pas de cycle normal, ni dans la durée, ni dans l’abondance, ni dans la régularité... On peut parler éventuellement de cycle médian dans une tranche de temps et de flux. Mais aujourd’hui, je préfère dire cycle « équilibré », c’est-à-dire le cycle juste pour vous. Il doit être confortable dans votre vie, et j’insiste bien sur « votre vie » et non pas celle de votre mère, ou de votre copine ou de votre gynécologue. »

Néanmoins, changement de contraception, retour de couches après une grossesse, périodes de grand stress ou maladie sont autant de facteurs qui peuvent « perturber » notre cycle. Voici quelques clés pour mieux comprendre ce qui se joue dans notre organisme mais aussi au niveau de nos émotions. « Du point de vue de la gynécologie émotionnelle, la longueur du cycle symbolise le rythme de nettoyage interne, écrit la spécialiste. L’utérus décide quel est le moment parfait pour lui pour vider les énergies afin qu’elles se renouvellent. »

Et si on écoutait ce qu’il a à nous dire ?

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Un cycle menstruel court ?



« Quand un cycle dure moins de 23 jours, « c’est qu’il déborde déjà d’émotions et qu’il lui faut nettoyer tout ça avant de continuer à avancer. ».

Les bonnes questions à se poser :

Qu’est-ce qui déborde et a besoin d’être évacué si vite ? Quel changement opérer dans notre quotidien ? Une perte, est-elle survenue ?

Un cycle menstruel long ?



Les menstruations tardent à venir au-delà de 35 jours ? C’est le symbole d’un manque d’action. Notre « citerne émotionnelle » attend d’être complètement remplie avant le grand nettoyage.

Les bonnes questions à se poser :

Une situation qui attend d’être résolue ? Un choix à faire ? Un problème qu’on n’a pas envie de résoudre ? « On peut se questionner sur l’énergie solaire qui stagne, un blocage peut-être dans le passage à l’action. »

Un cycle menstruel irrégulier ?

Lorsqu’un cycle varie de 7 jours d’un mois sur l’autre, il est conseillé de consulter un médecin pour chercher les causes du côté de nos hormones. Mais déjà, sur un plan émotionnel, ces moments confus peuvent correspondre à « des périodes de choix ou de transition de vie profondes : Je reste ou je pars ? Qu’est-ce que j’y gagne et qu’est-ce que j’y perds ? Les décisions sont souvent source de doutes. »

Les bonnes questions à se poser :

Qui ai-je envie d’être dans 20 ans ? Quelle est la vie dont je rêve ? En se projetant à long terme et en gardant le cap, on apaise peu à peu ces questionnements existentiels très courants dans une vie.

Une aménorrhée ?



Ce sont ces moments où le cycle disparaît complètement. Le corps devient linéaire.

Ce qu’en dit Maud Renard ? Puisqu’il y a eu un cycle auparavant, « le passage au monde des adultes, et plus symboliquement au monde des « femmes », a été franchi. Cependant, pour x raisons, la personne a décliné l’invitation de ce passage. »

Les bonnes questions à se poser :

Pourquoi avoir refusé ce passage ? Quelle est la symbolique de l’enfance et de l’âge adulte ? Qu’est-ce que le terme féminin vient réveiller en nous ?

Pourquoi nos émotions et nos hormones sont-elles liées ?

Cela fait plus de trois mois que le cycle est troublé ? On se tourne alors vers notre système hormonal. Un taux anormalement élevé ou bas de certaines hormones expliquent généralement un Syndrome Pré Menstruel (SPM) désagréable ou une durée « anormale » des cycles.

Ce qui se passe en nous ? « La GnRH est à la base du cycle menstruel, détaille Maud Renard dans son livre « Habiter son utérus ». Sans elle, il ne se passerait rien dans vos ovaires et ceux-ci n’enverraient pas de signaux vers l’utérus. Or, cette hormone est fabriquée par l’hypothalamus, une zone du cerveau qui gère les besoins primaires mais aussi l’expression des émotions. Si les besoins sont comblés, l’hypothalamus fonctionne correctement et envoie les hormones, dont la GnRH, dans le corps. S’ils ne le sont pas, un dérèglement est alors prévisible. » Facteurs génétiques, psychologiques et environnementaux : quels que soient les causes, l’hypothalamus brouille le circuit hormonal. « La GnRH ne se dirigeant plus vers l’hypophyse, la FSH n’est plus sécrétée. Les ovaires, sans information de la part du cerveau, ne lancent pas les follicules ; l’œstrogène n’est plus sécrété, le cycle menstruel s’arrête, et il n’y a plus de menstruations. Il s’agit là d’un exemple extrême mais qui montre à quel point l’hypothalamus – et avec lui les émotions – joue un rôle important dans le cycle menstruel. »

Comment rétablir un cycle menstruel régulier ?

- # On s’observe en douceur :

Notre corps nous parle, il a même mille choses à nous dire. Chaque jour, on prend quelques minutes pour remplir un journal de nos lunes, sous forme de roue où l’on note son humeur, son appétit, son état d’esprit.

- # On évacue nos émotions :**

Tristesse, colère, nostalgie… Nous sommes en droit d’avoir une humeur fluctuante au cours de notre cycle. On les note et on profite des menstruations pour les évacuer en conscience, lors d’un rituel de visualisation où tout s’écoule de nous.

- # **On équilibre notre alimentation :

On limite, voire on évite, les aliments pro-inflammatoires tels que les graisses saturées, les sucres blancs et autres produits raffinés, les excitants comme le café, le sel ou les produits laitiers. A la place, on fait le plein de fibres et de vitamines à travers des légumes et fruits variés, bio et de saison, et d’omégas 3, 9 et 6 grâce aux huiles végétales et aux graines et noix. Lire le guide Beauty Food.

- # On fait attention aux perturbateurs endocriniens :

Matières plastique, vêtements, cosmétiques… Présents dans différent objets de notre quotidien, ces « agents chimiques (naturels ou artificiels) vont imiter les messagers hormonaux et brouiller les organes en leur envoyant de « fausses » informations. Le message que les glandes communiquent aux organes est ainsi court-circuité », indique Maud Renard. Le mieux est donc de privilégier le naturel et le bio.

-# On appuie sur pause :

Un déséquilibre hormonal comme une hyperœstrogénie (à l’origine d’un SPM pénible) peut s’expliquer par « une gestion difficile du stress reliée à une fatigue physique et/ou psychique due au cortisol », hormone de survie alors sécrétée par l’organisme, au détriment de la progestérone. Conséquence ? « Un cercle vicieux va souvent se mettre en place : un stress dans la vie va engendrer un SPM, lequel, n’étant pas agréable, va créer un stress d’appréhension qui sera cause d’une baisse encore plus importante de progestérone, ce qui conduira à encore plus de SPM. » On désamorce le processus par des pauses régulières, de la méditation et une activité physique régulière.

- # On mise sur les plantes :

On peut rééquilibrer le cycle hormonal à l’aide de plantes telles que le framboisier (régularité du cycle), l’achillée millefeuille et le gattilier (anti-oestrogène, progesteron-like), la sauge sclarée (anti-dépression), l’ortie (riche en fer) ou le pissenlit (dépuratif du foie).

Retrouvez un blend delicat et parfumé d'achillée millefeuille et de sauge ( traditionnellement reconnues pour soulager les règles douloureuses) dans la dernière infusion Atelier Nubio, Moon Tea.

Pour aller plus loin :

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